Il a été démontré que le fait de poser des questions sur les idées suicidaires n’augmente pas le risque de suicide. En parler permet de vérifier si l’idéation suicidaire est présente et si c’est avéré, de mettre en place une stratégie pour prévenir le risque d’un passage à l’acte.
Parler du suicide ne tue pas… sauf dans des cas bien particuliers où le suicide va être idéalisé.
Nous avons vu précédemment les conséquences néfastes que peut avoir la surexposition médiatique donnée à certains suicides (les idées suicidaires sont-elles contagieuses ?). Cet effet Werther est aussi présent dans certains sites ou blogs traitant du suicide.
Les écrans permettent d’échanger, de trouver une écoute différente et éventuellement de trouver des solutions aux difficultés exposées. L’écran désinhibe ce qui encourage l’expression, et c’est intéressant mais la désinhibition comporte aussi un effet pervers. Elle peut favoriser l’affabulation sur des thèmes particuliers. Quelques-uns vont chercher à attirer l’attention d’une manière extrême. Il est arrivé par exemple qu’une jeune fille décrive dans son blog ses envies suicidaires d’une manière très poétique. Lorsque le modérateur du site l’a contactée pour lui faire part de son inquiétude, cette jeune fille lui a répondu qu’il n’y avait pas lieu de s’alarmer à son sujet : elle avait reçu énormément de commentaires et avait enregistré sur son blog un passage sans précédent. Elle était ravie et n’avait aucune intention de se suicider ; ce qui l’intéressait, c’était de faire le buzz. D’autres peuvent mettre en ligne des images très noires voire macabres et rentrer dans une forme de surenchère autour du morbide et entraîner les plus fragiles dans leur sillage.
Les décalages entre ce qui est posté sur le net et la réalité sont fréquents mais les personnes les plus fragiles peuvent être marquées par ce type d’écrits et/ou d’images et se sentir soutenues dans leur projet suicidaire.
Au-delà de cet aspect, les pratiques numériques tendent à diminuer l’activité physique des adolescents et des jeunes adultes et à réduire leur temps de sommeil. Or il a été démontré que la surexposition aux écrans, la quasi-absence d’activité physique et le manque de sommeil sont associés aux idées suicidaires et favorisent par ailleurs la dépression et l’anxiété.
Notons cependant qu’utilisé avec discernement, internet est un outil fabuleux pour partager et faire des recherches.
Il recèle notamment des sites dédiés entièrement à la prévention du risque suicidaire. En voici trois :